I let Myself Go ft Laora Louanne Y.
J’étais plutôt persistante dans la moyenne. Et la plupart du temps il ne fallait pas grand chose pour qu’au final j’obtienne ce que je voulais vraiment. Je ne sais pas vraiment si c’est à cause de mon physique ou tout simplement parce que je suis une femme qui sait y faire avec les affaires. Mais ça a toujours été comme ça. Mais elle… Plus je m’impose à elle, moins elle semblait encline à approuver ma demande. Déjà qu’elle ne semblait pas facile d’accès au tout début. Mais maintenant c’est pire. C’est comme si elle pouvait à n’importe quel moment me sauter dessus et me planter ses crayons dans le cou et s’en aller comme si de rien n’était. Pourquoi je ne m’en vais pas dans ce cas ? J’ai vraiment envie de prendre cette photo. Et non ce n’est un caprice d’enfant pourrie gâtée. C’est simplement la manifestation de mon esprit artistique.
Je la voyais se relever… Ranger ses affaires tranquillement.
C’est donc fini ? Me disais-je dans ma tête. Un peu déçue j’en faisais donc de même, je reprenais mon couvre objectif qui était dans la poche intérieure de ma veste sur mon appareil photo. Je prenais aussi le temps de l’éteindre. Inutile de gaspiller plus de batterie. Et puis mon envie de prendre des photos est passée. Je ne pouvais que pousser un grand soupir…
Attendez. Elle est en train de se rapprocher de moi ? Pourquoi donc ? Finalement elle a changé d’avis elle voudrait bien ? -Cruelle erreur-
Elle venait s’accroupir en face de moi. Restant toujours aussi inexpressive. Mais c’est ce qui lui donnait cet air noble. Comme une princesse tourmentée par son sort. Pour qui sa seule envie est de fuir avec son être aimé, et laisser en place toute ses responsabilités. Haha, je fabule encore.
Mais je n’ai pas pu rêver plus longtemps à vrai dire. Je venais de me prendre la gifle du siècle. Elle était si forte qu’elle aurait presque pu m’assomer sur le coup tellement la douleur était forte.
Je pense qu’elle essayait de me passer un message. Son dernier recours étant la violence
Je voulais réagir mais impossible tout s’est passé si vite je ne pouvais rien faire et simplement subir. J’étais aussi pétrifiée de peur. Je ne pensais pas qu’elle allait agir.
"...” Rien ne sortait, et de toute façon elle avait sa main collée sur ma bouche, comme pour me dire de me taire sinon ça va très mal se passer.
Elle me regardais alors que j’étais sous elle. Sans expression. Je ne discerne ni joie ni haine. Juste une indifférence imperturbable.
Quelques secondes plus tard elle me jette tout aussi violemment que fut sa gifle dans la neige, la tête la première et le visage face au sol.
J’étais perdue. Je ne savais plus quoi faire. Je restais là sans bouger une vingtaine de secondes et puis je me tournais le dos au sol, j’enlevais la neige sur mon visage et je regardais le ciel. J’esquissais néanmoins une petite grimace. J’avais mal à la joue. Je suis certaine qu’elle doit être rouge actuellement avec la marque de sa main imprimée dessus.
“Pourquoi.” Je l’avais probablement mérité. Après tout je devais encore plus envahissante qu’un homme qui passe son temps à draguer énormément de filles en leurs faisant du rentre dedans, dans l’espoir de pouvoir copuler avec ces dernières pour se sentir mieux dans sa misérable vie. Est-ce que je peux vraiment dire que je suis mieux que cette personne au final ?
Je restais là allongée à réfléchir pendant quelques minutes. Et d’un coup d’un pas décidé je me relevais et je regardais autour de moi. Dieu, merci elle n’était pas partie très loin. Je revenais alors me poser en face d’elle en gardant toujours la même distance. D’un coup je me suis remise à sentir une sorte de chaleur sur ma joue. Surement des restes de la gifle que je venais de recevoir de sa main. Comme si même mon corps tentait de me dire ne fais-pas ça. Mais je m’en fiche. Je n’ai besoin de l’avis de personne et encore moins de mon corps pour décider de ce que je veux faire.
Je passais alors une main dans ma veste pour trouver un stylo et un bloc note tout petit. Je griffonne vite un mot dessus et je venais l’arracher. Puis je la déposais délicatement devant moi dans sa direction. Je ne tremblais pas. J’étais encore plus déterminée maintenant. Je ne voulais juste pas que les choses se passent mal. Je suis bornée ? Oui.
Sur le papier était écrit “Désolée”.
Maintenant encore faudrait-il qu’elle décolle ses yeux de son carnet et ça c’était pas gagné.
Moriarty Jessy B. & Laora Louane Y. Moriarty change la teinte de vos lèvre en 9900ff