wait, what ?
Lorsque Rainie mit enfin les pieds hors de la salle de bain des Solhanne, la fatigue lui alourdissait les paupières avec tant de hargne qu'elle peinait à réellement garder les yeux ouverts.
Elle était épuisée. Affamée et épuisée.
Elle avait beau entamer sa maigre semaine de vacances d'automne, la fatigue liée à son emploi du temps inhumain ne s'était qu'à peine envolée et elle jeta un œil accusateur à la première horloge qui fut à portée de son regard, lorsqu'elle eut terminé de sécher ses cheveux.
Vingt-et-une heures quarante sept... et elle n'avait toujours rien mangé pour la toute simple et bonne raison qu'elle n'avait pas eu faim, à l'heure du dîner.
Enveloppée dans une confortable robe de nuit chaude et décorée de multiples petites grenouilles tantôt souriantes tantôt bougonnes, Rainie traîna alors des pieds en direction de la pièce où elle avait précédemment laissé Leslie et s'écrasa sur lui sans le moindre préavis. Avec toute la mollesse du monde, ceci dit, et avec sa serviette toujours posée sur sa tête aussi.
« Tu penses que c'est l'Allemagne qui me fatigue autant ? »
Sa question n'appelait pas réellement de réponse, puisqu'elle n'avait pas le moindre sens.
Le voyage n'avait pas été plus désagréable que n'importe quel autre et, quand bien même elle ne comprenait pas un seul mot d'Allemand, le début de son séjour s'était avéré relativement agréable. Sans pourtant se garder d'être épuisant. Alors non, ce n'était ni l'Allemagne, ni le trajet. Il était tout simplement question de son rythme d'études un peu trop intense et le simple fait de se rappeler qu'elle commençait tout juste l'année suffit à la déprimer.
Déprime qu'elle balaya néanmoins dans un coin de sa tête en retirant sa serviette de sur sa tête, pour regarder son ami.
« Leslie... Je vais t'embêter mais... j'ai faim maintenant. Tu veux bien être un ami convenable et me nourrir, s'il te pl-- »
Et Rainie se figea. Brusquement.
Couina, sous le coup de la surprise.
Chantons, homines cogitandum, chantons
Les exploits de vos ancêtres, les contes de vos régions
Chantons, homines cogitandum, chantons
Les lies qui vous enserrent, les valeurs oubliées de vos cantons
Sa poitrine se souleva avec l'intense vague de bonheur qui se répandit en elle. Bonheur ? Quel bonheur ? Elle était évidemment heureuse de voir Leslie, mais à ce point ? « Idiote. » Elle ne répondit pas, ne sourcilla même pas, bien plus concentrée sur les couplets qui s'enchaînèrent dans sa tête sans la moindre raison. Sans la moindre explication.
Et si elle les entendit jusqu'au bout, les paroles lui passèrent totalement au-dessus des sourcils.
Dans sa tête ? Rainie la secoua légèrement, incrédule et, surtout, bien réveillée pour le coup. Si elle se sentait profondément heureuse sans la moindre raison, elle n'en était pas spécialement rassurée pour autant. Pourquoi maintenant ? Pourquoi de cette façon ? Pourquoi ça surtout ? De quoi était-il question ? Son visage blêmit brusquement et elle releva presque instantanément les yeux à la recherche de ceux de Leslie.
« … Est-ce que les Allemands et les Irlandais ont un jour été en conflit ? Juste pour... être sûre que je ne me fais pas maudire par l'esprit d'un vieux général rancunier. »
Elle était épuisée. Affamée et épuisée.
Elle avait beau entamer sa maigre semaine de vacances d'automne, la fatigue liée à son emploi du temps inhumain ne s'était qu'à peine envolée et elle jeta un œil accusateur à la première horloge qui fut à portée de son regard, lorsqu'elle eut terminé de sécher ses cheveux.
Vingt-et-une heures quarante sept... et elle n'avait toujours rien mangé pour la toute simple et bonne raison qu'elle n'avait pas eu faim, à l'heure du dîner.
Enveloppée dans une confortable robe de nuit chaude et décorée de multiples petites grenouilles tantôt souriantes tantôt bougonnes, Rainie traîna alors des pieds en direction de la pièce où elle avait précédemment laissé Leslie et s'écrasa sur lui sans le moindre préavis. Avec toute la mollesse du monde, ceci dit, et avec sa serviette toujours posée sur sa tête aussi.
« Tu penses que c'est l'Allemagne qui me fatigue autant ? »
Sa question n'appelait pas réellement de réponse, puisqu'elle n'avait pas le moindre sens.
Le voyage n'avait pas été plus désagréable que n'importe quel autre et, quand bien même elle ne comprenait pas un seul mot d'Allemand, le début de son séjour s'était avéré relativement agréable. Sans pourtant se garder d'être épuisant. Alors non, ce n'était ni l'Allemagne, ni le trajet. Il était tout simplement question de son rythme d'études un peu trop intense et le simple fait de se rappeler qu'elle commençait tout juste l'année suffit à la déprimer.
Déprime qu'elle balaya néanmoins dans un coin de sa tête en retirant sa serviette de sur sa tête, pour regarder son ami.
« Leslie... Je vais t'embêter mais... j'ai faim maintenant. Tu veux bien être un ami convenable et me nourrir, s'il te pl-- »
Et Rainie se figea. Brusquement.
Couina, sous le coup de la surprise.
Les exploits de vos ancêtres, les contes de vos régions
Chantons, homines cogitandum, chantons
Les lies qui vous enserrent, les valeurs oubliées de vos cantons
Sa poitrine se souleva avec l'intense vague de bonheur qui se répandit en elle. Bonheur ? Quel bonheur ? Elle était évidemment heureuse de voir Leslie, mais à ce point ? « Idiote. » Elle ne répondit pas, ne sourcilla même pas, bien plus concentrée sur les couplets qui s'enchaînèrent dans sa tête sans la moindre raison. Sans la moindre explication.
Et si elle les entendit jusqu'au bout, les paroles lui passèrent totalement au-dessus des sourcils.
Dans sa tête ? Rainie la secoua légèrement, incrédule et, surtout, bien réveillée pour le coup. Si elle se sentait profondément heureuse sans la moindre raison, elle n'en était pas spécialement rassurée pour autant. Pourquoi maintenant ? Pourquoi de cette façon ? Pourquoi ça surtout ? De quoi était-il question ? Son visage blêmit brusquement et elle releva presque instantanément les yeux à la recherche de ceux de Leslie.
« … Est-ce que les Allemands et les Irlandais ont un jour été en conflit ? Juste pour... être sûre que je ne me fais pas maudire par l'esprit d'un vieux général rancunier. »
Ran