Whining of the tiny frog
Porridge Collant
[Tu... peux venir ?]
[S'il te plaît...]
[… Ne te forces pas si tu es occupé.]
« Tu devrais te sécher. »
La suggestion fut engloutie par le silence de son appartement.
Pesant. Significatif au point d’en devenir assourdissant. Étouffant.
Pourquoi lui ?
Elle ne prit pas la peine de répondre. Sa tête se posa contre la surface vernie de son bureau et Rainie perdit son regard sur la pluie qui battait silencieusement la vitre de sa fenêtre. Elle n’avait rien de mieux à faire. Rien qu’elle ne puisse faire. Ce jour équivalait sans peine à ceux qui lui avaient précédé et, pour une fois, elle n’avait pour envie que celle de se rouler sous sa couette et d’écouter le tonnerre gronder au-dessus de sa tête.
« … Il ne viendra pas. » murmura-t-elle comme une évidence tandis qu’un frisson hérissait sa peau encore humide.
« Alors pourquoi ? »
La question lui sembla presque dérisoire. Ironique, tant la réponse était évidente.
Parce qu’il ne savait pas, sûrement. Parce qu’il ne la regardait pas comme la chose fragile qu’elle était. Parce qu’il n’aurait pas de peine. Pas de compassion. Parce que son ignorance était tout ce dont elle avait besoin à l’heure actuelle. Parce qu’elle voulait le voir sans se demander si oui ou non il était conscient de tout ce qu’il pourrait dire ou faire, au risque de la blesser.
Pourtant, elle n'attendit pas de réponse.
Pas plus qu'elle n'en reçut.
Peut-être était-il réellement occupé. Peut-être qu'il lui en voulait. Peut-être qu'il n'avait pas envie de la voir, tout simplement. Elle avait si brusquement arrêté de lui parler qu’elle n’aurait pu que soutenir le fait qu’il refuse de recevoir le moindre message de sa part.
Mais quand bien même elle prétendait pouvoir le soutenir, l’hypothèse tordit son coeur si violemment que Rainie eut presque envie de mourir afin d’en ignorer la douleur.
Il en avait toutes les raisons. Elle lui avait même donné lesdites raisons. Mais le fait de l’admettre ne rendait pas la chose moins douloureuse et elle inspira brièvement pour empêcher à sa peine de lui échapper.
Tout était de sa faute, au final.
Il était venu vers elle, plus d'une fois. Il avait tenté de l'atteindre, plus d'une fois. Et il s'était heurté à un mur, à chaque fois. Elle s'était fermée au monde lorsque son âme avait été ouverte à vif et elle avait refusé de se confronter à ce qui pouvait lui rappeler ce qu'elle avait un jour été.
« Arrogante, prétentieuse et séductrice. C'est ce que tu veux, non ? Alors je te le donnerai. »
Rainie ferma brusquement les yeux. Si fort que ses paupières se colorèrent de formes et de couleurs sans le moindre sens tandis que ses ongles, eux, s'enfonçaient une nouvelle fois dans sa peau. Pas maintenant. Pas maintenant. Je ne veux pas y penser maintenant. Pas. Maintenant. La nuit le faisait bien assez. Tant et si bien qu’elle avait repris la veilleuse qui chassait ses cauchemars lorsqu'elle était enfant. Tant et si bien qu’elle en pleurait, trop souvent, réveillée par sa voix. Par ses yeux. Par son souffle et par ses mains contre sa peau.
Sans pourtant que la réalité n'en devienne moins cruelle.
Et au final, la douleur avait fini par devenir la limite invisible entre ce qui était réel et ce qui ne l’était pas. Entre le mal qui rongeait sa poitrine et l’évidence du fait qu’elle devait se relever.
« Tu es ridicule. J’aurais du te tuer. »
« Mais tu ne l'as pas fait. J'irai mieux demain. Juste... aujourd'hui. Tais-toi, s'il te plaît. »
Les vibrations de son portable mirent fin aux tourments qu’elle infligeait à sa peau et elle sentit son coeur tomber un peu plus profondément dans sa poitrine lorsque l’écran s’illumina. Enfin. Sur un nom qui n’était pas celui qu’elle attendait de voir s’afficher.
Maman
[Je viendrai te voir après-demain, je suis en déplacement mais préviens-moi s'il y a quoi que ce soit, ma chérie.
Je t'aime.]
... raison de plus pour ne pas t'appeler.
Ses doigts balayèrent la notification sans la moindre hésitation et elle s’empara de son portable pour ouvrir sa conversation avec Leslie.
À peine surprise de se confronter à un vide qui lui parut presque trop pesant.
Elle enfonça alors brusquement ses dents dans sa lèvre inférieure, résista à l’envie de les mordre pour tenter d’évacuer toutes les émotions qui soulevaient sa poitrine et la faisaient pleurer. Sans succès. Sa bouche prit une teinte écarlate après tout juste quelques secondes et elle abandonna son portable sur son bureau pour finalement aller s’habiller.
Il ne viendrait pas.
[Tu... peux venir ?]
[S'il te plaît...]
[… Ne te forces pas si tu es occupé.]
« Tu devrais te sécher. »
La suggestion fut engloutie par le silence de son appartement.
Pesant. Significatif au point d’en devenir assourdissant. Étouffant.
Pourquoi lui ?
Elle ne prit pas la peine de répondre. Sa tête se posa contre la surface vernie de son bureau et Rainie perdit son regard sur la pluie qui battait silencieusement la vitre de sa fenêtre. Elle n’avait rien de mieux à faire. Rien qu’elle ne puisse faire. Ce jour équivalait sans peine à ceux qui lui avaient précédé et, pour une fois, elle n’avait pour envie que celle de se rouler sous sa couette et d’écouter le tonnerre gronder au-dessus de sa tête.
« … Il ne viendra pas. » murmura-t-elle comme une évidence tandis qu’un frisson hérissait sa peau encore humide.
« Alors pourquoi ? »
La question lui sembla presque dérisoire. Ironique, tant la réponse était évidente.
Parce qu’il ne savait pas, sûrement. Parce qu’il ne la regardait pas comme la chose fragile qu’elle était. Parce qu’il n’aurait pas de peine. Pas de compassion. Parce que son ignorance était tout ce dont elle avait besoin à l’heure actuelle. Parce qu’elle voulait le voir sans se demander si oui ou non il était conscient de tout ce qu’il pourrait dire ou faire, au risque de la blesser.
Pourtant, elle n'attendit pas de réponse.
Pas plus qu'elle n'en reçut.
Peut-être était-il réellement occupé. Peut-être qu'il lui en voulait. Peut-être qu'il n'avait pas envie de la voir, tout simplement. Elle avait si brusquement arrêté de lui parler qu’elle n’aurait pu que soutenir le fait qu’il refuse de recevoir le moindre message de sa part.
Mais quand bien même elle prétendait pouvoir le soutenir, l’hypothèse tordit son coeur si violemment que Rainie eut presque envie de mourir afin d’en ignorer la douleur.
Il en avait toutes les raisons. Elle lui avait même donné lesdites raisons. Mais le fait de l’admettre ne rendait pas la chose moins douloureuse et elle inspira brièvement pour empêcher à sa peine de lui échapper.
Tout était de sa faute, au final.
Il était venu vers elle, plus d'une fois. Il avait tenté de l'atteindre, plus d'une fois. Et il s'était heurté à un mur, à chaque fois. Elle s'était fermée au monde lorsque son âme avait été ouverte à vif et elle avait refusé de se confronter à ce qui pouvait lui rappeler ce qu'elle avait un jour été.
« Arrogante, prétentieuse et séductrice. C'est ce que tu veux, non ? Alors je te le donnerai. »
Rainie ferma brusquement les yeux. Si fort que ses paupières se colorèrent de formes et de couleurs sans le moindre sens tandis que ses ongles, eux, s'enfonçaient une nouvelle fois dans sa peau. Pas maintenant. Pas maintenant. Je ne veux pas y penser maintenant. Pas. Maintenant. La nuit le faisait bien assez. Tant et si bien qu’elle avait repris la veilleuse qui chassait ses cauchemars lorsqu'elle était enfant. Tant et si bien qu’elle en pleurait, trop souvent, réveillée par sa voix. Par ses yeux. Par son souffle et par ses mains contre sa peau.
Sans pourtant que la réalité n'en devienne moins cruelle.
Et au final, la douleur avait fini par devenir la limite invisible entre ce qui était réel et ce qui ne l’était pas. Entre le mal qui rongeait sa poitrine et l’évidence du fait qu’elle devait se relever.
« Tu es ridicule. J’aurais du te tuer. »
« Mais tu ne l'as pas fait. J'irai mieux demain. Juste... aujourd'hui. Tais-toi, s'il te plaît. »
Les vibrations de son portable mirent fin aux tourments qu’elle infligeait à sa peau et elle sentit son coeur tomber un peu plus profondément dans sa poitrine lorsque l’écran s’illumina. Enfin. Sur un nom qui n’était pas celui qu’elle attendait de voir s’afficher.
Maman
[Je viendrai te voir après-demain, je suis en déplacement mais préviens-moi s'il y a quoi que ce soit, ma chérie.
Je t'aime.]
... raison de plus pour ne pas t'appeler.
Ses doigts balayèrent la notification sans la moindre hésitation et elle s’empara de son portable pour ouvrir sa conversation avec Leslie.
À peine surprise de se confronter à un vide qui lui parut presque trop pesant.
Elle enfonça alors brusquement ses dents dans sa lèvre inférieure, résista à l’envie de les mordre pour tenter d’évacuer toutes les émotions qui soulevaient sa poitrine et la faisaient pleurer. Sans succès. Sa bouche prit une teinte écarlate après tout juste quelques secondes et elle abandonna son portable sur son bureau pour finalement aller s’habiller.
Il ne viendrait pas.